Le cinquième crâne de Dmanisi en Géorgie

À Dmanisi, un site en Géorgie qui date d’il y a 1,85 millions d’années, un cinquième crâne a été découvert, D4500 et une mâchoire inférieure, D2600. Le cerveau mesurait 546 cc. Il y a une grande similitude avec les crânes de cette période en Afrique.
Le crâne a le plus grand visage, les mâchoires et les dents les plus massives et le cerveau le plus petit en comparaison avec les autres crânes de Dmanisi. Le crâne et la mâchoire inférieure sont extraordinairement bien préservés. La variation dans parmi les cinq individus de Dmanisi est, selon les chercheurs, aussi grand qu’entre les spécimens d’Homo en Afrique de l’est.

Marcia Ponce de León, une des chercheuses, avançait une hypothèse sur le nombre d’espèces humaines entre 2,4 et 1,8 million d’années. Il est généralement admis qu’alors quatre types d’humains vivaient : Homo habilis, Homo ergaster, Homo rudolfensis et Homo erectus. « Tout d’abord, les individus de Dmanisi appartiennent tous à une population d’une seule espèce, les premiers homo. Deuxièmement, les cinq individus de Dmanisi sont très différents les uns des autres, mais pas plus différent que des individus humains modernes ou cinq chimpanzés d’une population donnée. » En d’autres termes il établit qu’il y avait alors qu’une seule espèce humaine, mais avec des variations. Elle préfère le nom commun Homo erectus.
Dr. Marc Vermeersch – marc.vermeersch@gmail.com

Dmanisi, crâne D4500 dessin, vue latérale

Dmanisi, crâne D4500 dessin, vue latérale

Dmanisi. Comparaison entre  D4500 en SK 847, Swartkrans,  Afrique du Sud

Dmanisi. Comparaison entre D4500 en SK 847, Swartkrans, Afrique du Sud

Dmanisi D4500, photo

Dmanisi D4500, photo

Sources
David Lordkipanidze, Marcia S. Ponce de León, Ann Margvelashvili, Yoel Rak, G. Philip Rightmire, Abesalom Vekua, and Christoph P.E. Zollikofer, ‘A complete skull from Dmanisi, Georgia, and the evolutionary biology of early Homo’, Science, October 18, 2013. doi: 10.1126/science.1238484

Ann Margvelashvili, Christoph P. E. Zollikofer, David Lordkipanidze, Timo Peltomäki, Marcia S. Ponce de León, ‘Tooth wear and dentoalveolar remodeling are key factors of morphological variation in the Dmanisi mandibles’, Proceedings of the National Academy of Sciences, September 2, 2013. doi: 10.1073/pnas.1316052110

Sur les trouvailles en Dmanisi (en néerlandais): Marc Vermeersch. De geschiedenis van de mens. Deel I. Jagers en verzamelaars. Boek 1, van Pan tot Homo sapiens, p.114. Avec un aperçu des différentes espèces humaines et leurs prédécesseurs.
Ce blog existe aussi en anglais (http://wp.me/p1jvXp-63) et en néerlandais (http://wp.me/p12Q9L-nh).

Les figurines ophidiennes de la culture Ubaid

Culture Ubaid, figurines avec des têtes de serpent ou lézard

Culture Ubaid, figurines sveltes avec des têtes de serpent ou lézard

Ubaid est le nom pour la période entre 5000 et 4000 av. J.-C., en Mésopotamie et les zones environnantes. Des figurines plus anciennes de la période Ubaid en Mésopotamie du Nord et centrale montraient des femmes grosses en opposition avec celle de l’Ubaid dans le Sud. Le nez et les yeux y étaient souvent accentués. Là, les figurines avaient une tête élongée, peut-être un lien avec la déformation du crâne qu’on y voyait souvent.

Femme, tête de serpent ou lézard, avec enfant

Femme, tête de serpent ou lézard, avec enfant

La poitrine était plate, les hanches sveltes. Les statuettes n’avaient pas de pieds elle ne pouvaient pas être debout seules. Dans la littérature on les appelle obsidienne ce qui signifie comme un serpent, ayant la forme d’un serpent. Des autres font penser à un lézard. Le serpent et le lézard sont des squamates (Squamata, du latin squama), reptiles à écailles.

figurine féminine de la culture Halaf, qui précédait Ubaid. Statuette avec des formes rondes.

figurine féminine de la culture Halaf, qui précédait Ubaid. Statuette avec des formes rondes.

La période d’Ubaid était le témoin d’une rupture d’une tradition qui avait duré des centaines de milliers d’années. Pour la première fois des figurines de femmes n’étaient plus représentées avec des formes opulentes mais minces et sveltes. Il y a par exemple des statuettes de femmes avec une tête d’oiseau, d’autres avec une tête de serpent ou tête de lézard. Le lien avec le totémisme est clair. Parce que les gens avaient encore des animaux comme symbole pour des groupes totémiques ou des clans, et qu’ils croyaient que l’homme et son animal totémique avaient la même âme incarnable, ils les combinaient dans une statuette. La plus ancienne statuette connue est « Der Löwenmensch », l’homme-lion de Hohle Fels en Allemagne.
Nous ne savons pas pourquoi ce changement assez abrupt s’est produit : est-ce que les femmes grosses n’avaient plus la même attraction parce qu’il y avait de la nourriture plus que nécessaire dans ce jardin d’Éden ? Est-ce que la forme très mince du serpent imposait la forme des figurines ?

Dr. Marc Vermeersch – marc.vermeersch@gmail.com

Source: Frank Hole, a monumental Failure: the collapse of Susa, in: Robert A. Carter and Graham Philip Eds.,Beyond the Ubaid, Transformation and integration in the late prehistoric societies of the Middle East, Studies in Ancient Oriental Civilization 63, Chicago, The Oriental Institute of the University of Chicago, 2010, p. 149-151

Blog écrit en préparation du livre sur la naissance de l’agriculture et l’élevage en Asie du Sud-Ouest.

Résumé. Thèse de doctorat. Pour se reproduire l’homme doit aussi se reproduire idéologiquement

Hypothèse défendu le 18 septembre à l’université de Gand (UGent)

Parents et enfants peuvent avoir une attention conjointe

Parents et enfants humains ont une attention conjointe, les chimpanzés ne l’ont pas.

Pour se reproduire l’homme doit aussi se reproduire idéologiquement
Idéologie humaine comme facteur de reproduction humaine

Les espèces animales supérieures se reproduisent par la nourriture et le sexe.

Dans un long développement de millions d’années dans l’Afrique de l’Est et du Sud les Hominines devaient constamment s’adapter. Cela menait à de nouvelles capacités comme ‘théorie de l’esprit’ (Theory of Mind), le langage parlé et un cerveau plus grand.
Le développement du cerveau permettait de mieux analyser, synthétiser penser symboliquement avoir l’attention commune (joint attention), reconnaitre des patrons (patternicity), motiver etc.
Beaucoup de ses capacités facilitaient apprendre. Les enfants humains ont une enfance prolongée et un apprentissage plus long. La morale de l’attachement facilitait l’apprentissage des enfants de leurs parents et allo-parents.
La fonction de ces adaptations était qu’elle rendait possible la collaboration entre humains à un niveau beaucoup plus élevé et que l’homme pouvait accumuler et communiquer ses connaissances.

Après une période qui était probablement très longue, l’homme devait aussi reproduire son idéologie (Nous définissions idéologie comme l’ensemble des idées humaines :
tribales, techniques, totémiques, exogames, morales, pédagogiques, philosophiques, esthétiques, juridiques, religieuses etc.) Cette reproduction était devenue nécessaire comme la reproduction par le sexe et la nourriture. Pour se reproduire l’homme devait aussi se reproduire idéologiquement.

L’hypothèse a été testée dans trois domaines:
• Comment l’effet de Westermarck (des enfants qui sont éduqués ensemble évitent avoir des rapports sexuels entre eux) a été traduit sur le plan culturel? Les Aborigènes d’Australie avaient des lois de parenté très strictes qui empêchaient la consanguinité, l’inceste était interdit. Chez certaines familles royales l’inceste était accepté, mais que c’était également vrai pour le peuple dans l’Égypte pharaonique et l’Iran antique.
• La position des femmes dans six sociétés de chasseurs-cueilleurs et agriculteurs (sans état) indique que sur la même base biologique et économique des grandes différences culturelles peuvent exister allant d’une extrême oppression à une quasi égalité.
• L’hypothèse permet une explication darwinienne de l’existence de la religion. Ce phénomène complexe culturel est très ancien. Il présente des inconvénients évidents (violence, investissement de temps et de biens …). Les avantages pour la reproduction de l’homme étaient que dans le culte des ancêtres l’importance du transfert de connaissances et la motivation pour ce transfert avaient une place importante. Les parallèles frappants entre la relation parents-enfants et dans le culte des ancêtres entre adultes et ancêtres, assurait qu’avec chaque nouvelle génération la base pour la reproduction de la religion renaissait en même temps.

De la recherche dans ces domaines il parait que sur la même base biologique humaine, une pratique culturelle opposée, même diamétralement, est possible. Dans le domaine de l’inceste et de la consanguinité il y a des pratiques acceptées pendant très longtemps mais contreproductifs tandis que d’autres pratiques culturelles augmentent l’aptitude à la reproduction.

Dr. Marc Vermeersch
marc.vermeersch@gmail.com

blog connexe: L’origine de l’idéologie et la religion (des chasseurs et cueilleurs)

English abstract: Abstract of the Ph. D. of Marc Vermeersch
Nederlandse abstract: abstract doctoraat Marc Vermeersch

Les bifaces acheuléens les plus anciens ont 1,76 millions d’années

Haches de pierre acheuléennes, 1,76 M BP

Haches de pierre acheuléennes, 1,76 M BP, trouvées à

Kokiselei 4

Dans article de Nature, “An earlier origin for the Acheulian” de Christopher J. Lepre, Hélène Roche, Pierre-Jean Texier et al. (Nature Volume:477, Pages 82–85, 01 September 2011).
Dans le site de la formation Nachukui (West Turkana, Kenya) on a trouvé des outils acheuléens, des haches de pierre. Cette trouvaille date d’il y a 1,76 millions, 260.000 plus ancienne que les trouvailles d’Éthiopie, les plus anciennes jusqu’alors. Des bifaces acheuléens sont des outils dont les deux faces d’un noyau de pierre sont façonnées et retouchées.
Plusieurs chercheurs pensent que les bifaces acheuléens symétriques témoignent d’un développement important des premiers hommes, que c’est lié avec le développement du cerveau humain. À côté des bifaces acheuléens on a aussi trouvé des outils oldowayens qui sont techniquement plus simples que les outils acheuléens. Les outils acheuléens les plus anciens ont 2,6 millions d’années. Il est possible qu’alors différents groupes humains fabriquaient différents types d’outils mais elle est aussi possible que différents groupent humains utilisaient aussi bien la technique oldowayenne et la technique acheuléenne.

Dr. Marc Ivo René Vermeersch
Marc.Vermeersch@gmail.com

De l’art à Olduvai il y a 1,74 millions d’années, ‘tête de babouin’

De l’art à Olduvai il y a 1,74 millions d’année, ‘tête de babouin’

De l’art à Olduvai il y a 1,74 millions d’année, ‘tête de babouin’

Olduvai, 1,74 millions BP, ‘tête de babouin’

Olduvai, 1,74 millions BP, ‘tête de babouin’

La question quand l’homme a produit la plus ancienne est importante parce qu’elle indique des capacités mentales importantes. Dans mon premier livre sur l’histoire de l’homme j’ai argumenté que l’homme avait développé le sens de l’esthétique à travers son évolution, la lutte pour l’existence. L’art c’est tout ce qui a été fait par l’homme et qui appelait à son sens de l’esthétique. C’est une définition très large, ce qui est nécessaire parce qu’elle doit couvrir une période de plus qu’un million d’années et toutes les cultures humaines.
On peut distinguer trois phases dans l’évolution des objets appréciés par les premiers hommes. Dans la première phase l’homme appréciait des objets qu’il trouvait dans la nature et qui appelaient à son sens esthétique, par exemple le galet de Makapansgat. Celui-ci n’avait pas été changé, donc dans notre définition ce n’est pas de l’art. Dans la seconde phase l’homme retouchait, adaptait, des objets trouvés dans la nature, il intervenait activement. C’est de l’art parce que l’homme changeait un objet pour obtenir un produit qu’il trouvait beau. Des exemples sont des figurines féminines comme les Vénus de Tan Tan au Maroc, 233.000/800.000 ans et de Berekhat Ram en Syrie qui a 400.000 ans. Dans la troisième phase l’homme fabriquera des objets d’arts.
Il y a un objet beaucoup plus ancien qui a été adapté par l’homme il y a 1,74 millions d’années. C’est la période (1,8 M BP) quand Homo erectus/ergaster apparaissait qui acquérait le contrôle du feu, développait les outils acheuléens et avait un camp de base. Mary Leakey publiait en 1971 un article basé sur les rapports des fouilles à Olduvai (Tanzanie) entre 1960 et 1963. Le lieu où les outils les plus anciens, d’hominidés, avaient été trouvés qui dataient jusqu’à 2,6 millions d’années.
On y trouvait un galet de phonolite (rocher très dur) qui avait été travaillé par l’homme. Ce galet avait une certaine ressemblance naturelle avec une tête de singe. Il recevait le nom ‘tête de babouin’. Une ride avait été tracée autour du crâne. Sur la joue gauche 6 cupules avaient été élaboré. (Voir illustrations) Des cupules seraient produits par l’homme jusqu’à récemment, donc pendant 1,8 millions d’années ! On les trouvait en Afrique, en Inde et ils étaient exportés par l’homme jusqu’en Australie, aussi en Tasmanie, et en Amérique. Une continuité culturelle exceptionnelle !
Cette trouvaille et beaucoup d’autres renforcent l’idée que l’homme pendant une période très longue développait ses capacités mentales pas à pas, et pas dans une sorte d’éruption quand Homo sapiens apparaissait.

Dr. Marc I.R. Vermeersch
Marc.Vermeersch@gmail.com

Autre blog sur l’art
Art. Dessins et caricatures, il y a 14.000 ans

Informations complémentaires (en anglais)
Mary Leakey écrivait
« In concluding this review of the lithic material from Oldowan and
Developed Oldowan Sites the grooved and pecked phonolite cobble found in Upper
Bed I at FLK North must be mentioned. This stone has unquestionably been
artificially shaped. But it seems unlikely that it could have served as a
tool or for any practical purpose. It is conceivable that a parallel exists
in the quartzite cobble found at Makapansgat in which natural weathering has
simulated the carving of two sets of hominid-or mre strictly primate- features
on parts of the surface. The resemblance to primate faces is immediately
obvious in this specimen, although it is entirely natural, whereas in the case
of the Olduvai stone a great deal of imagination is required in order to see
any pattern or significance in the form. With oblique lighting, however,
there is a suggestion of an elongate, baboon-like muzzle with faint
indications of a mouth and nostrils. By what is probably no more than a
coincidence, the pecked groove on the Olduvai stone is reproduced on the
Makapansgat specimen by a similar but natural groove and in both specimens the
positions of the grooves correspond to what would be the base of the hair line
if an anthropomorphic interpretation is considered. This is open to question,
but nevertheless the occurrence of such stones at hominid sites in such remote
periods is of considerable interest. »
M.D. Leakey, Olduvai Gorge3 Excavations in Beds I and II, 1960-1693, (Cambridge: Cambridge University Press, 1971), Vol. 3, p. 269

Penser symboliquement

des symboles

wordpress symbolisch denkenPenser symboliquement est une façon de penser. Les symboles y représentent un objet, une idée, une réalité, etc… Un anneau peut être un symbole pour » cette personne est mariée ».
Tôt dans l’histoire humaine l’ocre rouge était un symbole pour le sang. Le sang était le symbole de la vie. Chasseurs et cueilleurs savaient très bien que celui qui perdait son sang, perdrait la vie.
L’ocre rouge a été utilisé par différents types d’humains à partir Homo erectus lors de funérailles. Cela prouve qu’ils étaient capables de penser symboliquement. En répandant de l’ocre rouge sur un cadavre, ils offraient du sang/la vie au défunt. Ils étaient convaincus que le mort continuait à vivre, qu’il avait encore une vie/un âme. Comme ça le concept/l’entité/le symbole surnaturel le plus ancien, l’âme, est né, droit de la vie quotidienne des chasseurs et des cueilleurs.
Il y avait d’autres symboles dans l’histoire de l’homme : les totems. A l’origine ils sont probablement issus des rituels de chasse mais ont évolué en symboles d’un groupe de personnes qui ont un animal (ou une plante ou un objet) comme totem, comme symbole. Les propriétés que l’on accordait à son totem (courage, intelligence) pouvaient être réels ou imaginaires, ils étaient symboliques.
Dans notre société, il y a d’innombrables symboles : mathématiques, nationaux, politiques, religieux, vestimentaires et ainsi de suite. Un iPod ou un iPhone sont aussi des symboles. Ce sont des ustensiles, mais posséder un tel appareil peut être un signe/un symbole qu’on fait partie d’une élite, qu’on est « cool ».

marc.vermeersch@gmail.com

Art. Dessins et caricatures, il y a 14.000 ans

Situation of the cave of La Marche (cartoons in France
La Marche (FR)

Une branche des arts dont nous ne penserions pas qu’elle a 14.000 ans sont les dessins, les dessins comiques et les caricatures. Pourtant dans la grotte de La Marche ( Lussac-les-Châteaux,Vienne, voir carte), des chasseurs-cueilleurs ont fait des gravures de gens qui nous paraissent très modernes. Certains ont l’air que nous pourrions les rencontrer dans la rue aujourd’hui. D’autres formes d’art des cavernes peuvent aussi nous paraitre très modernes, par exemple les peintures de Lascaux ou de la grotte Chauvet, mais les dessins sont probablement des plus proches de gens contemporains. Qui n’a jamais fait un dessin comique, par exemple d’un professeur ? Il est clair que la même surprise au étonnement qui a touché des gens il y a 14.000 ans et toujours capables de nous émouvoir aujourd’hui. Ces dessins sont pour autant que nous savons les plus vieux qui ont jamais été faits.

Cartoon youngster hat 1
Dessin d’un jeune homme portant un bonnet
Drawing Picasso style of cartonn in La Marche 14,000 years ago
Dessin, style Picasso
Two young men Bandana 3 Cartoon
Deux jeunes hommes avec bandana
Cartoon Solshenitsin look alike 4
Dessin d’un homme ressemblant Alexandre Soljenitsyne
Cartoon Boy 5 La Marche
Garçon
Cartoon Angry young man 6
Jeune homme fâché
Cartoon Young man with hat, sitting 8
Jeune homme assis
Cartoon Old, bold man 9
Vieik homme chauve
Cartoon Collection of portraits, drawn sideways 11 La Marchee
Collection de portraits
Dr. Marc  I.R. Vermeersch marc.vermeersch@gmail.com
Autre blog sur l’art préhistorique:
De l’art à Olduvai il y a 1,74 millions d’année, ‘tête de babouin’

L’origine de l’idéologie et la religion (des chasseurs et cueilleurs)

L’origine de l’idéologie et la religion (des chasseurs et cueilleurs)

Pour se reproduire une communauté humaine doit se reproduire physiquement. Cela se fait au moyen de sexe et de la nourriture, chauffage, vêtements, d’outils, de l’éducation, de soins médicaux et ainsi de suite. Chez les hommes il y – contrairement aux autres espèces – une nouvelle catégorie essentielle qui a été ajoutée : l’idéologie. Nous définissons l’idéologie comme l’ensemble des idées humaines. Pour se reproduire l’homme doit aussi se reproduire idéologiquement.

Les idées sont générées par le cerveau. Ils existent aussi chez les animaux. L’homme a une particularité, contrairement à d’autres animaux, ses idées peuvent être exprimées par la langue parlée (premier développement important. Nous ne savons pas exactement quand elle a été formée. C’était probablement un long processus, qui peut avoir duré quelques millions d’années. L’une des conditions était que l’homme ou ses prédécesseurs marchaient debout afin que leur larynx descende, ce qui était nécessaire pour produire une langue parlée. Des empreintes d’australopithèques de 3,7 millions d’années de Laetoli (Tanzanie), indiquent que les ancêtres de l’homme (des australopithèques) marchaient déjà debout.

Une deuxième condition était la croissance et le développement du cerveau. Le cerveau des ancêtres de l’homme a grandi significativement à partir d’il y a environ 3 millions d’années. Cette croissance a duré jusqu’à il y a environ 30 000 ans. Après il y a même une petite diminution du volume moyen du cerveau humain.

Il y avait un troisième développement important. L’homme (et peut-être ses ancêtres directs) développaient leur capacité de ‘Theory of Mind’, la capacité de comprendre ce que d’autres hommes pensaient.

Ces trois développements sont relatés à la capacité des hommes à coopérer. Ils avaient besoin d’un grand cerveau pour

Où s’insère l’idéologie dans la biologie humaine et la société humaine? L’idéologie doit aussi être (re)produite.

L’homme est un animal, mais un animal évolué. Les mammifères se reproduisent par le biais du sexe et de l’alimentation. Pour l’humanité ce n’est pas suffisant. Elle doit également reproduire son idéologie, l’ensemble de ses idées. Ceci est nécessaire parce que depuis que l’homme a une langue parlée il ne peut pas réaliser son haut niveau de productivité sans ses idées (sur la technologie, la société, l’éducation, la moralité, etc.). Après un long développement, des communautés humaines, il leur était devenu impossible d’obtenir des aliments sans les connaissances qu’ils avaient acquises. Ceci est bien expliqué dans un article par Kaplan, Hill, Lancaster et Hurtado.[1] Les communautés humaines se reproduisent. La reproduction de l’idéologie humaine fait partie de cette reproduction.

La reproduction de l’idéologie

L’idéologie humaine est composé de plusieurs types d’ idées : sociales (claniques, totémiques, exogames, morales, éducatives, religieuses, philosophiques, esthétiques, juridiques etc.) techniques, biologiques et ainsi de suite. Les idées religieuses font partie du terrain des idées sociales, qui sont une composante de l’idéologie humaine.

Une communauté humaine se (re)produisait par (1) la production matérielle (chasse, cueillette, fabrication d’outils et marchandises), (2) la production biologique de l’homme et (3) la production idéologique.

La reproduction idéologique de l’homme devait nécessairement passer par une longue période d’apprentissage. Hommes et femmes atteignaient le maximum des connaissances entre 35 et 40 ans.[1] A travers les idées, les enfants et les jeunes acquéraient, le savoir des adultes et des vieux.

L’idéologie était et est une force productive, mais elle n’était pas sans contradictions. Certains aspects de l’idéologie (le sacrifice humain) sont contre-productives tout comme sont certains outils (les bombes nucléaires, des instruments de torture, la drogue, etc.) ou peuvent être contre-productives (des médicaments).

Les connaissances approfondies des chasseurs-cueilleurs

 


(à suivre)

Marc Vermeersch
Marc.vermeersch@gmail.com


[1] Hillard Kaplan, Kim Hill, Jane Lancaster, A. Magdalena Hurtado, A Theory of Human Life History Evolution: Diet, Intelligence, and Longevity, Evolutionary Anthropology, 9, 2000.
[2] Voir l’oeuvre collectif: Editeurs Barry S. Hewlett and Michael E. Lamb, Hunter-Gatherer Childhoods. Evolutionary, Developmental & Cultural Perspectives, 2005 (2009).